Trois Étalons
Sous l’idée du corps comme diapositif, la déformation volontaire de ce dernier par la suivie des trois consignes qui la font possible, amène l’spectateur à percevoir dans chaque mouvement entamé une forme théorique du mouvement dansée. Ainsi, la première consigne consiste à respirer fortement face à un miroir jusqu’à produire une goutte d’eau ou jusqu’à l’évanouissement du performeur. La deuxième, consiste à dessiner une ligne par terre, à l’aide du scotch grâce aux pas entamés par chaque interprété dans la galerie. La troisième des consignes, consiste à manipuler le corps de l’un des performeurs pendant que ce dernier chante la Marseillaise.
Cette expérience, qui évoque dans le titre l’œuvre de Duchamp Trois Stopages-Étalons (1913-1914), renvoie constamment au corps comme la mesure de toute chose. La matérialité des corps apparaît donc par-dessus tout mysticisme ou même de tout récit, dans une abstraction que seule peut permettre une salle d’exposition. Présentée dans la Galerie Art et Essai en 2017, cette performance au croisement du dessin et de la danse, laisse pourtant une grande place à l’humeur.



Javier Dominguez, Trois Étalons, performance, Galerie Art et Essai, Rennes, France, 2018 . Photographie, Volkan Güneri